
André Volkonsky (1933-2008),Paris,1975.Archives Gorboff(c)
André Volkonsky est mort il y a dix ans, le 16 septembre 2008. Il aimait les récits de voyage, en a écrit lui-même. Je n’aurais jamais pu rédiger ce texte de son vivant. « Tu as oublié Naples, Urbino, Lucca, et l’Etna » aurait-il dit « …et les fresques de San’t Angelo in Formis, et…et… »
( …) Ce fut le début de nos voyages en Italie. Nous étions en 1980, j’habitais rue d’Assas. Un soir, il m’appela de Viterbo : « Viens …Loue une voiture à Pise, rejoins-moi ». Je le trouvais défait. Nous visitâmes Tuscania, qui nous enchanta (je fêtais secrètement mon anniversaire à l’hôtel Al Gallo, me disant qu’il ne pouvait y avoir meilleur endroit, ni meilleure compagnie), les tombeaux étrusques de Tarquinia, quasiment abandonnés, Montepulciano, patrie d’un vin exceptionnel qui se vendait encore au verre dans les cafés et que nous buvions tard dans la nuit…Ce voyage scella notre amitié jusqu’alors superficielle et chaotique. Nous parlions longuement de tout, de l’affaire des moustaches, de son enfance, de Moscou, de la musique, de l’émigration, de sa vie en URSS…«Je ne te laisserai jamais tomber, disait André, je serai ton vieux copain ». Vingt années plus tard, il m’envoyait encore des fax signés «ton vieux copain» et Maria Martinez, qui l’a beaucoup vu en ce dernier été 2008, m’a dit qu’à la veille d’un examen médical important, André évoquait encore Tarquinia avec plaisir.